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Bonnes pratiques journalistiques en période d'élections

En période électorale, période extrêmement sensible et où l’information devient une sorte d’étincelle inflammable, tout ne peut pas se dire. Mieux, tout ne peut pas être dit partout et à tout moment. D’où un sens élevé du discernement et de la responsabilité sociale, qui n’a rien avoir avec la rétention de l’information.

Voici un état de bonnes pratiques généralement acceptées :

- Faire preuve d’humilité en sollicitant, lorsque cela est possible, l’appréciation et les conseils des confrères ou de sa Rédaction face à certains choix difficiles à faire au plan déontologique et professionnel.

- Ne pas avoir la naïveté de penser que c’est parce qu’on aura diffusé une information à scandale sous le couvert de l’illustration sonore qu’on serait à l’abri des poursuites judiciaires. En la matière, il est bon de rappeler que l’organe diffuseur est lui également en cause.

- Réviser à la baisse l’obsession du scoop. Il ne s’agit point d’autocensure, mais de responsabilité ; celle-ci répond davantage au souci de préparer le journaliste à reconnaître qu’au nom de l’ordre public, qu’au nom de la paix sociale, qu’au nom de la sécurité d’Etat et des intérêts supérieurs de la République, toutes les vérités ne peuvent être dites de façon inconsidérée. Et même parfois, rien que pour la bienséance, certaines séquences d’un enregistrement sonore, certains détails d’une investigation méritent d’être occultés ou mis au frigo en attendant une période de diffusion plus appropriée.

- Faire preuve, plus qu’à l’ordinaire, de prudence, de mesure, de hauteur, de moralité, de rigueur et de discernement dans le traitement de toute déclaration exaltant par exemple la haine raciale et à la violence, de tout propos ordurier ou orgiaque, touchant à l’intimité ou à la dignité d’un adversaire politique. Aussi, le journaliste en mission de couverture électorale veillera-t-il, dans la sélection des extraits sonores, à ne pas faire écho à des insanités, à des invectives grossières, à des passes d’armes qui anéantissent des citoyens dans leur équilibre familial, à des réquisitoires qui avilissent des groupes humains par rapport à leurs cultures et aux valeurs identitaires.

Bref, il s’agit de savoir jusqu’où ne pas aller trop loin dans l’expression de ce qui, aux yeux du journaliste, tient lieu de vérité. Car, l’argument de la quête obstinée de la vérité ou du scoop érigée en obsession ou en leitmotiv devient faible sinon inadéquat devant certains enjeux humains, sociaux ou républicains, tels que le cas des élections présidentielles.

 

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